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Les mystères de la fameuse poterie marocaine - Fès

Lors de notre passage au Maroc, l’omniprésence des poteries et céramiques est la première chose qui nous a sauté aux yeux. Si ce savoir faire est si répandu, du centre des plus grandes villes aux campagnes les plus isolées, ce n’est pas un hasard. En effet, dans plusieurs régions du Maroc, le sol est argileux et riche en minéraux, ce qui explique en partie l’abondance et la diversité de l’artisanat lié à la poterie et à la céramique.

La poterie et la céramique représentent deux pans très différents de la fabrication d’objets à base de terre cuite. Quand la poterie se rapporte aux ustensiles de cuisine, de la vaisselle et des objets de tous les jours, la céramique désigne les objets de décoration.



Lors de nos visites, nous avons remarqué une grande différence entre la poterie fabriquée dans les villages, et celle des villes. La première, de couleur brune et d’aspect brute avec parfois quelques motifs gravés est destinée à l’usage quotidien. Elle se distingue de la poterie urbaine, qui est caractérisée par ses motifs complexes et ses émaux. La poterie rurale est souvent en vente sur le bord des routes, notamment dans le rif, où nous avons également vu beaucoup de petits fours artisanaux en terre en plein fonctionnement.

Pour la poterie comme pour la céramique, trois types d’argiles sont utilisés : l’argile rouge, l’argile jaune et l’argile blanche. Pour préparer la pâte, elles sont tamisées et purifiées plus ou moins finement en fonction de la future utilisation. L’argile est placée dans des réservoirs d’eau pendant une longue période pour la séparer des gravillons et des autres impuretés. Ensuite, elle est exposée au soleil pendant de longues heures pour sécher.



Une fois façonnés, au tour ou avec la technique des colombins, l’objet créé est mis à sécher avant d’être placé dans des fours de haute température (entre 900 et 1200 degrés). Dans l’atelier que nous avons visité, les fours étaient chauffés grâce à des noyaux d’olive.



L’étape finale, celle de la décoration, appelée en arabe le « zwak » dont les motifs sont influencés ; selon les zones du Maroc, par la culture amazighe, par les versets coraniques, et par une influence mauresque et espagnole. Techniquement, l’objet est revêtu d’une fine couche de couleurs obtenues à partir d’oxydes (oxyde de fer pour la couleur brune, le cuivre pour le vert et le cobalt pour le bleu) mélangés à de l’oxyde de plomb. Ensuite, selon une technique datant du 14ème siècle, les poteries sont enduites d’une préparation composée principalement de silice, de soude, de minium, de carbonate de potasse, et de borax pour ensuite être cuites une seconde fois.

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